Vingt-huitième dimanche ordinaire

Ouverture

La reconnaissance est une vertu qu’on ne rencontre plus guère : on oublie facilement de revenir en arrière pour mettre en relief un geste qui serait passé inaperçu. Ce que fait l’autre paraît toujours normal. Et même quand c’est Dieu qui agit, on oublie de lui dire : Merci. Au moment de célébrer l’eucharistie, souvenons-nous que ce terme veut dire : action de grâce, remerciement. Disons à Dieu notre Merci et reconnaissons que devant lui nous sommes pécheurs.

Prière

Nous t’en prions, Seigneur, que ta grâce nous devance et qu’elle nous accompagne toujours, pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Première lecture

Le miracle qui nous est raconté dans le livre des Rois force notre admiration : Dieu est capable de le renouveler pour chacun de nous. Mais sommes-nous prêts à manifester notre reconnaissance envers lui ?

Lecture du second livre des Rois

Le général syrien Naaman, qui était lépreux, descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à l’ordre du prophète Élisée ; alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié ! Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : Je le sais désormais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur. Mais Élisée répondit : Par la vie du Seigneur que je sers, je n’accepterai rien. Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa. Naaman dit alors : Puisque c’est ainsi, permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays autant que deux mulets peuvent en transporter, car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël.

Psaume

Dieu révèle sa puissance à toutes les nations.

ou bien :

Sur la terre, pas d’autre dieu que Dieu !

Chantez au Seigneur un chant nouveau,

car il a fait des merveilles ;

par son bras très saint, par sa main puissante,

il s’est assuré la victoire.

 

Le Seigneur a fait connaître sa victoire

et révélé sa justice aux nations ;

il s’est rappelé sa fidélité, son amour,

en faveur de la maison d’Israël.

 

La terre tout entière a vu

la victoire de notre Dieu.

Acclamez le Seigneur, terre entière.

Acclamez votre roi, le Seigneur !

Deuxième lecture

L’évangile que saint Paul annonce à toutes les nations, c’est le Christ mort et ressuscité. Les souffrances que l’apôtre endure, au long de sa vie, ne le découragent pas, elles lui permettent d’apporter un réconfort à ceux qui sont appelés à suivre Jésus.

Seconde lettre de saint Paul à Timothée

Souviens-toi de Jésus Christ, le descendant de David : il est ressuscité d’entre les morts. Voilà mon Évangile. C’est pour lui que je souffre, jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur. Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu ! C’est pourquoi je supporte tout pour ceux que Dieu a choisis, afin qu’ils obtiennent eux aussi le salut par Jésus Christ, avec la gloire éternelle. Voici une parole sûre : Si nous sommes morts avec lui avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve avec lui nous régnerons. Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle car il ne peut se rejeter lui-même.

Alléluia.

Alléluia. Rendez grâce au Seigneur de son amour de ses merveilles pour les hommes.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : Jésus, maître, prends pitié de nous. En les voyant, Jésus leur dit : Allez vous montrer aux prêtres.

En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus demanda : Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n’y a que cet étranger ! Jésus lui dit : Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.

La foi, matière d’enseignement ?

Dans la vie courante, beaucoup de parents essaient d’apprendre à leurs enfants à dire : Merci. Et beaucoup d’enfants et de jeunes sont agacés par ces remarques, surtout si c’est une petite chose qui a été donnée et pour laquelle il faut dire merci, même si elle ne plaît pas toujours. Et chacun a finalement l’impression que c’est une formule de politesse qui n’a pratiquement plus de sens.

Dire merci, ce n’est pas facile, cela n’a jamais été facile. C’est d’ailleurs ce qui nous est rapporté par l’évangile d’aujourd’hui. Les dix lépreux ont été guéris de la même façon par Jésus. Un seul est revenu sur ses pas pour le remercier. Un mot de remerciement n’a Jamais fait de tort à personne. Mais Jésus va recevoir cet homme assez froidement : N’y a-t-il que cet étranger qui soit revenu ? Voila donc notre lépreux qui reçoit un affront pour les autres qui ne sont pas venus manifester leur reconnaissance. C’est toujours la même chose : les présents prennent pour les absents ! Cependant, après cette intervention, Jésus envole le lépreux guéri vers son avenir : va, ta foi t’a sauvé ! A la limite, pour cet homme, la marche en arrière était inutile. Ce qui importe pour lui, c’est de partir en mission, c’est d’annoncer Jésus-Christ, c’est d’évangéliser à son tour.

Il est toujours trop tard pour revenir sur son passé, il faut sans cesse aller de l’avant, sans mettre de frein à ses entreprises, surtout quand il s’agit de porter la Bonne Nouvelle, quand il s’agit d’évangéliser. Evangéliser, voila un mot qui nous dépasse. Evangéliser, c’est l’affaire des prêtres ! Faire le catéchisme, c’est le boulot du curé. Il n’a que cela à faire : s’occuper des gosses pour leur donner un minimum de bonne éducation, pour leur apprendre la foi.

Et cela, c’est une grave erreur. En effet, la foi n’est pas une matière d’enseignement. On n’apprend pas la vie de Jésus pour avoir une bonne information sur la vie des hommes du premier siècle de notre ère. Pour cela, les manuels d’histoire sont beaucoup plus instructifs. On regarde ce qui fait la lie de Jésus pour essayer de vivre à son exemple tous les Jours de notre vie. Cela, les prêtres, les catéchistes peuvent le faire, bien sûr ! Mais ils ne peuvent pas le faire tout seuls. La catéchèse, C’est aussi et surtout l’affaire des parents. Parce que la foi ne peut pas s’enseigner, elle n’est pas une matière d’enseignement, plus ou moins facultative. La foi se transmet avec la vie, la foi se transmet comme la lie, parce que la foi, c’est la vie elle-même. Qui d’entre vous accepterait de mettre des enfants au monde pour s’en désintéresser le jour même de leur naissance ? Vous seriez montrés du doigt comme des parents indignes. Dans le domaine de la foi, nul ne peut imaginer le nombre de parents indignes !

Si les jeunes refusent souvent l’Eglise, n’est-ce pas, pour une part, du domaine de notre responsabilité ? Nous sommes tous responsables de leur foi, autant et sinon plus que de la nôtre. L’Eglise de demain, ce n’est déjà plus nous, c’est eux. Est-ce que nous leur donnons toujours les moyens de grandir dans la foi ?

Est-ce que notre vie est orientée vers l’avant, vers l’avenir de Dieu dans le monde ? Nous avons facilement la tentation de freiner les initiatives nouvelles pour nous tourner vers notre propre passé.

Mais croire, ce n’est pas mettre le pied sur le frein, c’est lever ce pied et partir résolument vers l’avant : va, ta foi t’a sauvé.

Prière des fidèles

Nous formons une communauté de prière et de louange. Unissons-nous à tous ceux qui implorent le Seigneur, unissons-nous à tous ceux qui le chantent sans relâche,

Aujourd’hui encore, il y a des lépreux dans le monde : pour eux et pour ceux qui les soignent, prions le Seigneur.

Aujourd’hui encore, il y a des étrangers au milieu de nous ; pour qu’à l’exemple de Jésus, nous les traitions en frères, prions le Seigneur.

Aujourd’hui encore, il y a des prisonniers pour la cause de l’Evangile : pour qu’ils aient le courage de tout supporter pour le Christ, prions le Seigneur.

Aujourd’hui encore, des hommes cherchent la présence de Dieu : pour qu’ils découvrent un jour la vraie foi, prions le Seigneur.

Béni sois-tu, Dieu notre Père, car tu es plein de tendresse envers ceux qui te prient et qui savent te remercier. Accueille notre prière et notre louange, par Jésus, le Christ, notre Seigneur, Amen.

Prière sur les offrandes

Avec ces offrandes, Seigneur, reçois les prières de tes fidèles : que cette liturgie célébrée avec amour nous fasse passer à la gloire du ciel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière après la communion

Dieu souverain, nous te le demandons humblement : puisque tu nous as fait communier au corps et au sang du Christ, rends-nous participants de sa nature divine. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit.