Dimanche dernier, nous écoutions Jésus discuter avec des sadducéens de la résurrection des morts ; aujourd'hui il amorce un discours sur la fin des temps. Mais plutôt que d'avoir peur, il nous invite à tenir bon dans le témoignage de l'Evangile. C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. Pour nos angoisses et nos craintes, implorons le Seigneur de toute miséricorde.

Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité : car c'est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tout bien. Par Jésus.

Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l'impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, déclare le Seigneur de l'univers, il ne leur laissera ni racine ni branche. Mais pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement.

Il vient, le Seigneur, gouverner le monde avec justice.

ou bien : Sur nous se lèvera le Soleil de justice.

Jouez pour le Seigneur sur la cithare,

sur la cithare et tous les instruments ;

au son de la trompette et du cor,

acclamez votre roi, le Seigneur !

Que résonnent la mer et sa richesse,

le monde et tous ses habitants :

que les fleuves battent des mains,

que les montagnes chantent leur joie

Acclamez le Seigneur, car il vient pour gouverner la terre,

pour gouverner le monde avec justice

et les peuples avec droiture !

Frères, vous savez bien, vous, ce qu'il faut faire pour nous imiter. Nous n'avons pas vécu parmi vous dans l'oisiveté, et le pain que nous avons mangé, nous n'avons demandé à personne de nous en faire cadeau. Au contraire, dans la fatigue et la peine nuit et jour, nous avons travaillé pour n'être à la charge d'aucun d'entre vous. Bien sûr, nous en aurions le droit : mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter. Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cette consigne : si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l'oisiveté, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu'ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu'ils auront gagné.

Alléluia. Redressez-vous, levez la tête, car votre rédemption approche. Alléluia.

Certains disciples de Jésus parlaient du Temple, admiraient la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. Ils lui demandèrent : Maître, quand cela arrivera-t-il ? ; et quel sera le signe que cela va se réaliser ? Jésus répondit : Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : "C'est moi", ou encore : "Le moment est tout proche." Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. Alors Jésus ajouta : On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel. Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et on vous persécutera : on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entrevous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.

Lorsque les disciples de Jésus admiraient la splendeur du Temple de Jérusalem, ils ne portaient pas un regard de touriste. Ils contemplaient le haut lieu de la foi juive où battait fièrement le coeur du peuple d'Israël ; même si plus personne ne voulait se rappeler que cette magnifique restauration fut réalisée, en 20 avant notre ère, par un homme cruel, Hérode le Grand, qui voulait lui-même faire oublier ses origines païennes et ses compromissions avec l'occupant romain. Les disciples, eux, contemplaient l'aboutissement de leur engagement à la suite de celui qui allait libérer Israël.

Ne voudrions-nous pas, nous aussi, que notre foi soit un édifice de certitudes ? Quel croyant n'a pas eu la nostalgie d'une religion qui établirait l'existence de Dieu avec évidence ? Une religion efficace dont la réussite serait le fruit de la bénédiction divine ? Mais dès la première épreuve, le doute commence, tout un monde s'écroule. Même le croyant est déstabilisé. Face à la catastrophe, les disciples s'inquiètent des épreuves et des persécutions à venir de la part des hommes...

Qu'importe, répond Jésus. Seul compte le témoignage de foi authentique. Jésus ne dresse pas l'éventail des épreuves qui jalonnent la vie des croyants. L'essentiel pour lui, c'est de se forger une armure : il faut continuer d'attendre le Seigneur en s'affermissant face aux réalités quotidiennes. La vie est une école de persévérance. Si le disciple veut se mettre à la suite du Christ, il doit emprunter le passage obligé de la Croix. Les dorures du Temple font place à la nudité de l'amour crucifié. L'amour qui va jusqu'à donner sa vie pour les autres, loin d'être une fuite dans la lâcheté, se heurte alors violemment à un monde corrompu par l'intérêt personnel. C'est pourtant le prix à payer pour remettre l'homme debout, à la hauteur de Dieu.

C'est le prix de la Résurrection. Seuls, nous n'en sommes pas capables. Mais le Père nous donne de persévérer dans l’amour qui fera de nous les pierres du nouveau Temple, le Royaume de Dieu.

Permets, Seigneur notre Dieu, que l'offrande placée sous ton regard, nous obtienne la grâce de vivre pour toi, et nous donne l'éternité bienheureuse. Par Jésus.

Nous venons de communier, Seigneur, au don sacré du corps et du sang de ton Fils, et nous te prions humblement : que cette eucharistie, offerte en mémoire de lui, comme il nous a dit de le faire, augmente en nous la charité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.